Dans un moulin de la blonde Lorraine
Au bord d'un bois, vers la fin de l'été
Le meunier Jean mariait Madeleine
Avec Marcel, son heureux fiancé
Tous deux déjà s'aimaient
depuis l'enfance
Un doux sourire illuminait leurs yeux
Et le moulin, en ce jour d'espérance
Retentissait de leurs rires joyeux.
Refrain
Le soleil caressait la plaine
Les fauvettes dans les buissons
Les rossignols et les pinsons
Chantaient leur plus douce chanson
Pour les noces de Madeleine
Mais tout à coup un bruit de
fusillade
Vient d'éclater d'un bataillon
français
Non loin de là, surpris en embuscade
La foudre gronde au fond des bois épais
Par la fenêtre une balle ennemie
Entre en sifflant et vient frapper
soudain
Le vieux meunier dont la face pâlit
Chancelle et sombre au milieu d'un
refrain.
Se saisissant d'un vieux fusil de chasse
Marcel alors, pour venger le meunier
Vise sans trêve et couche sur
place
Chaque ennemi que son oeil peut viser
Mais les français ont pliés
sous le nombre
Par les vainqueurs le moulin fut cerné
Marcel est pris, et le chef d'un air
sombre
Lui dit : demain, tu seras fusillé.
Le lendemain devant le capitaine
Marcel parut. Le chef lui dit tout
bas :
Tu dois connaître et les monts
et les plaines
Sers nous de guide, à ce prix
tu vivras.
Mais relevant son front plein de vaillance
- A moi, dit-il, mon sort m'importe
peu
Plutôt mourir que de trahir la
France
Feu ! donc soldats, oh ! Madeleine,
adieu !
Dernier refrain
Un éclair sillonna la plaine
Marcel debout tomba sans peur
Et le sang rosé de son coeur
S'en alla rougir une fleur
Du bouquet blanc de Madeleine.