Nous ramenant
les lilas sous leurs ailes
Et du printemps
annonçant le retour
Hier j'ai vu
passer des hirondelles
Sur les canons
des créneaux de Strasbourg
Elles venaient
d'un bien lointain voyage
Vers l'ancien
nid chercher, comme autrefois
Pour leurs chansons
un peu d'herbe et d'ombrage
Et du soleil
sur les bords de nos toits
Refrain
Cherchant en
vain le drapeau de la France
Dont la couleur
illuminait nos tours
J'ai vu s'enfuir
l'oiseau de l'espérance
Car l'hirondelle
évite les vautours
Elles cherchaient
dans la cité française
Le toit sacré
qui vit naître Kleber
Mais le refrain
de notre Marseillaise
Comme autrefois
ne vibrait plus dans l'air
Les flots du
Rhin reflétaient la bannière
De lourds Germains
couchés près des canons
La ville en deuil
semblait un cimetière
Où sur
les morts veillaient leurs bataillons
Quittant alors
les cimes désolées
Elles cherchaient
la France dans nos champs
Mais sous leur
vol un instant arrêté
Toujours toujours
des drapeaux allemands
Vers l'horizon
reprenant leur volée
Elles ont fui
les clairons du vainqueur
Suivant au loin
leur troupe ensoleillée
Vers le ciel
bleu de France, volait mon coeur
Vous reviendrez
chanter sur nos tourelles
La France un
jour saura briser nos fers
Et pour vos nids,
ô chères hirondelles
Nos bois alors
auront des rameaux verts
En attendant
que l'Alsace bannie
Puisse revoir
flotter nos trois couleurs
Allez dire à
la mère Patrie
Que nous portions
sons drapeau dans nos coeurs
Dernier refrain
Vous reviendrez,
soldats de l'espérance
Planter vos nids
aux sommets de nos tours
A l'ombre, un
jour, du drapeau de la France
Vous chasserez
à jamais les vautours