Guillaum' qui
s'était promis
D'êtr'
en quinz' jours à Paris
Resta salement
en panne
Sur la Marne
Il veut r'commencer
l'affaire
Après
vingt mois, le malin
Et décide
à sa manière
De prendre Verdun
De prendre Verdun
Mais comme il
se souvenait
D'son coup du
quatorz' juillet
D'la façon
dont on s'cramponne
En Argonne
Il am'na des
troup's en masse
Et des canons
d'quatre cent vingt
" Cett' fois,
il faudra qu'je passe
Je vais prendre
Verdun
Je vais prendre
Verdun
De manière
que ses soldats
Soient bien prêts
pour le combat
Qu'ils avancent
avec moins de peins
Qu'en Lorraine
Il les bourra
de saucisses
De café,
de bière, de vin
Pour le prix
de mes sacrifices
Vous prendrez
Verdun !
Vous prendrez
Verdun !
Quand tout fut
prêt
Commença
l'bombardement
L'plus terribl'
de la campagne
Mieux qu'en Champagne
Il prit un fort,
et bien vite
Pour faire marcher
son emprunt
Il télégraphia
de suite :
Nous tenons Verdun
Nous tenons Verdun
!
Oui mais le lendemain
matin
L'fort n'était
plus dans ses mains
Il vit ses soldats
descendre
Mieux qu'en Filandre
Pour baptiser
sa conquête
De Castelnau
et Pétain
Lui montrèr'nt
comment sont faites
Les dragées
d'Verdun
Les dragées
d'Verdun
Et Guillaume,
essaie toujours
A Saint-Milhiel,
à Malaincourt
Mais vaincre
la résistance
De la France
La tâche
est pour lui trop dure
Il s'y cassera
les reins
Et il peut s'mettre
la ceinture
Pour prendre
Verdun
Pour prendre
Verdun !