Miller le teinturier,
nous est resté fidèle
Mais il lui faut
garder ses sentiments français
On changea son
pays en une citadelle
Quant à
changer son coeur, on eut aucun succès
Est-ce pour s'amuser
Qu'en sa pauvre
demeure
Il fit un pigeonnier
Sur ses vieux
murs tremblants
Mûrissant
un projet, y pensant à, toute heure
Pourquoi n'achetait
il que des beaux pigeons blancs ?
Refrain :
Lorsque tous
ses pigeons à très haute distance
Volaient comme
un drapeau qui fut notre étendard
Illustré
jadis par Jeanne d'Arc et Bayard
Les Alsaciens
Lorrains pensaient tous à la France
Un jour pour célébrer
une de nos défaites
De leurs sombres
drapeaux ils ont tout pavoisé
Nos malheurs,
nos revers pour eux sont jours de fête
Ils se rient
sans pitié de nos coeurs froissés
En voyant ces
apprêts, Maître Miller rumine
Il se causait
tout bas, et puis d'un pas discret
Il s'enferme
tout seul. Que fait il en secret ?
Refrain :
On ne vit pas
le soir à très haute distance
Voltiger les
pigeons blancs comme l'étendard
Et de son pigeonnier,
il en sortit fort tard
Franz Miller
cette nuit travaillait pour la France
Le lendemain matin,
les gros canons résonnent
Suivant l'ordre,
les cloches se mirent à sonner
Au son de leur
musique, à leurs chants ils entonnent
Se mêlent
des propos qui nous font frissonner
Mais tout à
coup on voit le ciel multicolore
Miller a protesté
d'un coup audacieux
Ses pigeons son
parés des couleurs tricolores
C'est le drapeau
français qui vole dans les cieux
Refrain:
En voyant les
pigeons à si haute distance
Voler en tournoyant
dans les cieux radieux
Devant les trois
couleurs au passé glorieux
Les Alsaciens-Lorrains
criaient : Vive la France !