Minuit sonne et partout l'airain
Jette l'heure
à la capitale
Devant la palais
de Berlin
S'arrête
une phalange pâle
Qui vive ! disent
les soldats
Qui nuit et jour
gardent la porte
" Dans ce palais
on n'entre pas
Que voulez vous
sombre cohorte ?
Refrain
Nous allons voir
notre empereur
Répond
alors chaque fantôme
Nous sommes morts
n'ayez pas peur !
Nous voulons
parler à Guillaume
Nous voulons
parler à Guillaume !
Les fantômes,
la casque au front
S'alignent alors
sans rien dire
Puis dans un
silence profond
Retentit un éclat
de rire
Le chef alors
s'approche et dit
A la sentinelle
allemande
Nous revenons
de Champigny
Ouvrez la porte
toute grande
Refrain :
Nous allons voir
notre empereur
Redit alors chaque
fantôme
Nous sommes morts...
n'ayez pas peur
Nous voulons
parler à Guillaume.
S'écartant
alors devant eux
La poste, glacé
d'épouvante
Voit les fantômes
deux par deux
Passer la face
grimaçante
Montant les marches
du palais
Traversant les
corridors sombres
Au milieu des
rangées de laquais
On voit passer
les trois mille ombres
Refrain :
Nous allons voir
notre empereur
Redit alors chaque
fantôme
Nous sommes morts...
n'ayez pas peur
Nous voulons
parler à Guillaume.
Dans une salle
où des flambeaux
Versent une rouge
lumière
Sous ses hochets
impériaux
Guillaume est
là, la tête fière
Le colonel au
premier rang
Au milieu d'un
morne silence
Leur dit : pour
ton couronnement
Nous revenons
tous de la France !
Refrain :
Va de ton front
chasser la peur
Dit en passant
chaque fantôme
Nous sommes morts...
sois donc sans peur
Et ne tremble
pas vieux Guillaume
A Champigny sur
les coteaux
Nous dormions
dans les ossuaires
Ce soir au fond
de nos tombeaux
Nous avons laissé
nos suaires
On doit te couvrir
demain
Du manteau de
Charlemagne
Nous t'escorterons
en chemin
O grand empereur
d'Allemagne
Refrain
:
De ton front,
chasse la peur
Dit en riant
chaque fantôme
Et vois, pour
faire un empereur
Ce qu'il faut
de morts, vieux Guillaume.