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La liberté des nègres

le citoyen Piis

1794 -

L'esclavage fut aboli le 4 février 1794. Tous les hommes sans distinction de couleur furent reconnus citoyens français. Beau geste qui resta sans lendemain, Bonaparte rétablit l'esclavage en 1802, cédant ainsi, dit-on à Joséphine qui était originaire de la Martinique.  Il faudra attendre mars 1848 pour que l'esclavage soit définitivement supprimé.
Composé sur le timbre "Daignez m'épargner tout le reste", cette chanson fut chantée à la section des tuileries  le décadi 20 pluviôse an II, après le décret libérant les esclaves, voté sur proposition de l'abbé Grégoire.
Un sujet douloureux qui revient à l'attention de tous, surtout depuis la journée de l'esclavage décidée par Jacques Chirac. Cette chanson était au programme du baccalauréat en 2009.
A noter que l'avant dernier couplet, écrit en langage "petit nègre" est suspect... Il n'est pas chanté par Marc Ogeret.
Sur le même thème, voir "La Marseillaise noire" d'Alphonse de Lamartine.

Lecture mp3 :



Marc Ogeret


Le saviez-vous Républicains,
Quel sort était le sort du nègre ?
Qu'à son rang parmi les humains
Un sage décret réintègre
Il était esclave en naissant,
Puni de mort pour un seul geste.
On vendait jusqu'à son enfant.
Le sucre était teint de son sang.
Daignez m'épargner tout le reste,
Daignez m'épargner tout le reste.

De vrais bourreaux, altérés d'or,
Promettant d'alléger ses chaînes,
Faisaient, pour les serrer encor,
Des tentatives inhumaines.
Mais, contre leurs complots pervers,
C'est la nature qui proteste
Et deux peuples, brisant leurs fers,
Ont, malgré la distances des mers,
Fini par s'entendre de reste. (bis)

Qu'ont dit les députés des noirs
A notre Sénat respectable,
Quand ils ont eu de leurs pouvoirs
Donné la preuve indubitable :
« Nous n'avons plus de poudre, hélas !
Mais nous brûlons d'un feu céleste,
Aidez nos trois cent mille bras
A conserver dans nos climats
Un bien plus cher que tout le reste. » (bis)

Soudain, à l'unanimité :
« Déclarez à nos colonies,
Qu'au désir de l'humanité
Elles sont par vous affranchies.
Et si des peuples oppresseurs,
Contre un tel voeu se manifestent,
Pour amis et pour défenseurs,
Enfin, pour colons de nos coeurs,
Songez que les Français vous restent. » (bis)

Ces Romains, jadis si fameux,
Ont été bien puissants, bien braves,
Mais ces Romains, libres chez eux,
Conservaient au loin des esclaves,
C'est une affreuse vérité,
Que leur histoire nous atteste,
Puisqu'avec nous, d'humanité,
Déjà les Romains sont en reste. (bis)

Tendez vos arcs, nègres marrons,
Nous portons la flamme à nos mèches,
Comme elle part de nos canons,
Que la mort vole avec vos flèches.
Si des royalistes impurs,
Chez nous, chez vous, portent la peste,
Vous dans vos bois, nous dans nos murs,
Cernons ces ennemis obscurs,
Et nous en détruirons le reste. (bis)

Quand dans votre sol échauffé,
Il leur a semblé bon de naître,
La canne à sucre et le café
N'ont choisi ni gérant, ni maître.
Cette mine est dans votre champ,
Nul aujourd'hui ne le conteste,
Plus vous peinez en l'exploitant,
Plus il est juste, assurément,
Que le produit net vous en reste. (bis)

Doux plaisir de maternité,
Devenir plus cher à négresse ;
Et sans nuire à fécondité,
Prendre une teinte de sagesse.
Zizi, toi n'étais, sur ma foi,
Trop fidèle, ni trop modeste ;
Mais toi, t'en feras double loi,
Si petite famille à toi
Dans case à moi, près de toi reste. (bis)

Américains, l'égalité
Vous proclame aujourd'hui nos frères.
Vous aviez à la liberté
Les mêmes droits héréditaires.
Vous êtes noirs, mais le bon sens
Repousse un préjugé funeste...
Seriez-vous moins intéressants,
Aux yeux des Républicains blancs ?
La couleur tombe, et l'homme reste ! (bis)
































Cette chanson existe sur les CD suivants :

Marc Ogeret chante La Révolution Française

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