Proclamation de la commune le 26 Mars 1871
On l'a tuée à coup de
chassepot
A coups de mitrailleuse
Et roulé avec son drapeau
Dans la terre argileuse
Et la tourbe des bourreaux gras
Se croyait la plus forte.
Refrain :
Tout ça n'empêche pas,
Nicolas,
Qu'la Commune n'est pas morte!
Tout ça n'empêche pas,
Nicolas,
Qu'la Commune n'est pas morte!
Comme faucheurs rasant un pré
Comme on abat des pommes,
Les Versaillais ont massacré
Pour le moins cent mille hommes
Et les cent mille assassinats
Voyez c'que ça rapporte.
On a bien fusillé Varlin
Flourens, Duval, Millière,
Ferré, Rigault, Tony Moilin,
Gavé le cimetière.
On croyait lui couper les bras
Et lui vider l'aorte.
Ils ont fait acte de bandits,
Comptant sur le silence!
Achevé les blessés dans
leurs lits,
Dans leurs lits d'ambulance,
Et le sang inondant les draps
Ruisselait sous la porte.
Les journalistes policiers
Marchands de calomnies
Ont répandu sur nos charniers
Leurs flots d'ignominie.
Les Maximes Du Camp, les Dumas
Ont vomi leurs eaux-fortes.
C'est la hache de Damoclès
Qui plane sur leurs têtes
A l'enterrement de Vallès
Ils étaient tous bêtes
L'fait est qu'on était un fier
tas
A lui servir d'escorte!
Bref tous ça prouve aux combattants
Que Marianne a la peau brune
Du chien au ventre, et qu'il est temps
De crier " Vive la Commune"
Et ça prouve à tous les
Judas
Qu'si ça marche de la sorte:
Dernier refrain:
Ils sentiront dans peu, nom de Dieu
!
Qu'la commune n'est pas morte !
Ils sentiront dans peu, nom de Dieu
!
Qu'la commune n'est pas morte !