Marie-Anne belle et pas fière
Etait une rude fermière
A qui les gars aux alentour
Faisaient la cour
Ils l'adoraient à la folie
Et tous aurait donné leur vie
Pour lui prouver leur amour
Sous son bonnet de paysanne
Ah qu'elle était bien,
Elle avait du chien
La Marie-Anne
Jamais de femme ni courtisane
N'avait déploré
Son teint coloré
Plein de santé
Elle avait ce petit air crane
Que donne un air pur
Et le vert azur
La Marie-Anne
Et par son labeur
Dans son intérieur
Régnait la paix et le bonheur
Mais un jour pour la vie facile
Et les vains plaisirs de la ville
Elle quitta d'un coeur dispo
Vers des tripots
Financiers et parlementaires
Aussitôt se la disputèrent
Ce fut la fête sans repos
Sans son bonnet de paysanne
Ah qu'elle était bien
Qu'elle avait du chien
La Marie-Anne
Mais sous le fard des courtisanes
Vite elle perdit
Son minois fleuri
Sa voix aussi
Elle n'avait plus son p'tit air crane
Et sans queue ni fin
Elle vit soudain
La Marie-Anne
Folle de terreur
Dans son intérieur
Entrer la ruine et le malheur
Abandonnée en pleine détresse
Par ceux qui puisaient dans sa caisse
La Marie-Anne sans amis quitta Paris
Et reprit ses travaux de ferme
Sur le conseil prudent et ferme
Du Maréchal de son pays
Sous son bonnet de paysanne
Son plus joli bien
Elle est toujours bien
La Marie-Anne
Et loin des luttes partisanes
Elle reprendra
Vite son éclat
Si délicat
On la reverra d'un air crane
Mettre pour de bon
L'ordre dans sa maison
La Marie-Anne
Et faire sans peur
Dans son intérieur
Régner la paix et le bonheur