Amis, assez et trop longtemps
Sous le règne affreux des tyrans
On chanta les despotes (bis)
Sous celui de la liberté
Des lois et de l'égalité
Chantons les sans-culottes (bis)
Si l'on ne voit plus à Paris
Les insolents petits marquis
Ni tyrans à calottes
En brisant ce joug infernal
Si le pauvre au riche est l'égal
C'est grâce aux sans-culottes
Leurs fronts à la terre arrachés
Dans la poussière était
cachés
A l'aspect des despotes
Levons-nous ! Ont-ils dit un jour
A bas, messieurs ! chacun son tour
Vivent les sans-culottes !
Malgré le quatorze juillet
Nous étions trompés,
en effet
Par de faux patriotes
Il nous fallait la Saint-Laurent
Et de ce jour, l'événement
N'est dû qu'aux sans-culottes
Ce jour fit reculer Brunswick
Donna la chasse à Frédéric
A tous les nulsifrottes :
Adieu leur voyage à Paris !
Mais pourquoi n'avaient ils pas pris
Conseil des sans-culottes ?
Le tête de Capet tomba
Son sceptre d'airain se courba
Davant les patriotes
Au règne désastreux des
rois
Succède le règne des
lois
De par les sans-culottes
Dumouriez voulut à son tour
A Paris, venir faire un tour
Contre les patriotes
C'est que Dumouriez n'avait pas
Prévu que ses braves soldats
Étaient des sans-culottes
Des traîtres siégeaient
au Sénat
On les nommait hommes d'État
Ils servaient les despotes
Paris en masse se leva
Tout disparut, il ne resta
Que les vrais sans-culottes
De la Montagne, sans effort
Sortit à l'instant ce trésor
L'espoir des patriotes
Car mes amis, à qui doit-on
Enfin la constitution ?
Aux membres sans-culottes
La première offerte à
nos yeux
Était faite pour ces messieurs
Bas valets des despotes
Celle-ci veut l'Égalité
Consolide la Fraternité
Et tout est sans-culotte
Nous l'acceptons avec transport
La maintiendrons jusqu'à la
mort
En dépit des despotes
Amis, leur règne va cesser
Et le nôtre va commencer
Vivent les sans-culottes !