O mon peuple, que vous ai-je donc fait
?
J'aimai la vertu, la justice
Votre bonheur fut mon unique objet
Et vous me traînez au supplice
Français, français, n'est-ce
pas parmi vous
Que Louis reçut naissance ?
Le même ciel nous a vu naître
tous
J'étais enfant dans votre enfance
O mon peuple, ai-je donc mérité
tant de tourments et tant de peine
?
Quand je vous ai donné la liberté
Pourquoi me chargez vous de chaînes
?
Tout jeune encor, tous les français
en moi
Voyaient leur appui tutélaire
Je n'étais pas encore votre
Roi
Et déjà j'étais
votre père
Quand je montai sur ce trône éclatant
Que me destina ma naissance
Mon premier pas dans ce poste brillant
Fut un écrit de bienfaisance
nommez les donc, nommez moi les sujets
Dont ma main signa la sentence
Un seul jour vit périr plus
de français
Que les vingt ans de ma puissance
Si ma mort peut faire votre bonheur
Prenez mes jours, je vous les donne
Votre bon roi déplorant votre
erreur
Meurt innocent et vous pardonne
O mon peuple ! Recevez mes adieux
Soyez heureux, je meurs sans peine
Puisque mon sang en coulant sous vos
yeux
Dans vos coeurs éteindre la
haine