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Le bambin au fusil de bois

André Langrand - Musique de F.Boissière

1914 -

A madame L.Borson - Amiens le 21 Août 1914

Chanson qui fait allusion à un acte de barbarie attribué aux allemands envahisseurs, qui se serait passé à Magny, près de Dannemarie... Sur la partition, peut lire:

"Vers Dannemarie... Magny, ce bourg n'est que ruines... Mais plus que les murs enfumés un souvenir ici demeure : le gamin au fusil de bois que pour un geste puéril, les barbares ont fusillé. Sur la façade de la Schull und Gemeinhaus, un paysan m'a montré la place où il tomba. Cinq balles le traversèrent; à un mètre du sol elles ont écaillé la pierre. Leurs ricochets forment une couronne..."



Voir la partition

Refrain:
C'était un enfant de sept ans
Blonde tête aux yeux innocents
Qui chantant à perdre voix
Qui chantant à perdre voix
Manoeuvrait un fusil de bois

A quoi joues tu donc mon enfant
Interrogeait parfois la mère
A qui la bataille dernière
Avait ravi brutalement
Du chérubin le jeune père
Et l'enfant d'un air triomphant
Et l'enfant d'un air triomphant
Répondait joyeux : "A la guerre ! "

Refrain:
Il en avait vu passer
De nos soldats épris de gloire
Qui s'en allaient vers la victoire
D'un pas alerte cadencé
Que les hauts faits de notre histoire
Dans ses petits livres tracés
Venaient en foule à sa mémoire

Les Vosges dressaient leurs fronts bleus
Et par delà l'Alsace
D'où, franchissant gorges et passes
Bientôt nos troupiers glorieux
Allaient chasser l'aigle rapace
Et faire sur l'azur des cieux
Claquer nos couleurs dans l'espace

Tout à coup, un galop, des voix
L'enfant que la surprise cloue
Voit cinq uhlans et fait la moue
Qui viennent par le bois
Lors, mutin, l'enfant qui se joue
De son petit fusil de bois
En souriant les met en joue

Un cri d'angoisse, "A moi, maman"
Dans leurs mains, comme des tenailles
Devant la mère qui défaille
Les uhlans ont saisi l'enfant
Ils ont eu peur, pris aux entrailles
Et pour se venger, froidement
Ils criblent son corps de mitraille

Dernier refrain
C'était un enfant de sept ans
Blonde tête aux yeux innocents
Qui chantant à perdre voix
Qui chantant à perdre voix
Manoeuvrait un fusil de bois
Sonnez clairons, pleurez hautbois
Pour le pauvre petit garçon
Le bambin au fusil de bois
Fusillé par les bavarois !
































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