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Le régiment des morts

Villemer - Lucien Collin

Vers 1880 -

"Ballade allemande"

La partition de cette chanson commence ainsi : Le soir de Champigny, le roi Guillaume écrivait à la reine Augusta "Mes yeux sont encore trempés de larmes. Tout le brave régiment qui portait ton nom a été complètement anéanti et haché par la mitraille française. Trois mille braves allemands dorment ce soir dans le linceul de neige sur les côteaux de Champigny. Prions Dieu !!! Signé Guillaume".
Le village de Champigny a été le théâtre de combats acharnés entre le 30 novembre et le 2 décembre 1870, au cours de l'offensive française qui devait mettre fin au siège de Paris. Si les résultats de cette offensive ressemblaient plus à un match nul qu'à une défaite, les troupes françaises épuisées durent se résoudre à battre en retraite par un froid glacial, par manque d'équipement et de vivres. Les événements précis auxquels cette chanson est censée faire allusion ne sont pas très clairs...



Voir la partition

Minuit sonne et partout l'airain
Jette l'heure à la capitale
Devant la palais de Berlin
S'arrête une phalange pâle
Qui vive ! disent les soldats
Qui nuit et jour gardent la porte
" Dans ce palais on n'entre pas
Que voulez vous sombre cohorte ?

Refrain
Nous allons voir notre empereur
Répond alors chaque fantôme
Nous sommes morts n'ayez pas peur !
Nous voulons parler à Guillaume
Nous voulons parler à Guillaume !

Les fantômes, la casque au front
S'alignent alors sans rien dire
Puis dans un silence profond
Retentit un éclat de rire
Le chef alors s'approche et dit
A la sentinelle allemande
Nous revenons de Champigny
Ouvrez la porte toute grande

Refrain :
Nous allons voir notre empereur
Redit alors chaque fantôme
Nous sommes morts... n'ayez pas peur
Nous voulons parler à Guillaume.

S'écartant alors devant eux
La poste, glacé d'épouvante
Voit les fantômes deux par deux
Passer la face grimaçante
Montant les marches du palais
Traversant les corridors sombres
Au milieu des rangées de laquais
On voit passer les trois mille ombres

Refrain :
Nous allons voir notre empereur
Redit alors chaque fantôme
Nous sommes morts... n'ayez pas peur
Nous voulons parler à Guillaume.

Dans une salle où des flambeaux
Versent une rouge lumière
Sous ses hochets impériaux
Guillaume est là, la tête fière
Le colonel au premier rang
Au milieu d'un morne silence
Leur dit : pour ton couronnement
Nous revenons tous de la France !

Refrain :
Va de ton front chasser la peur
Dit en passant chaque fantôme
Nous sommes morts... sois donc sans peur
Et ne tremble pas vieux Guillaume

A Champigny sur les coteaux
Nous dormions dans les ossuaires
Ce soir au fond de nos tombeaux
Nous avons laissé nos suaires
On doit te couvrir demain
Du manteau de Charlemagne
Nous t'escorterons en chemin
O grand empereur d'Allemagne

Refrain  :
De ton front, chasse la peur
Dit en riant chaque fantôme
Et vois, pour faire un empereur
Ce qu'il faut de morts, vieux Guillaume.
































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