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Le naufrage du Titanic

Joseph-Hormidas Malo

1912 -

Chantée par Germain au Star Theatre, Quebec




Quel est ce preux à l'arrogante allure,
Que rien ne semble arrêter en chemin ?
Où va-t-il donc, si fier en sa parure ?
Qu'il est vaillant ! Où sera-t-il demain ?
Des grandes mers , c'est le roi, le Titan,
Un monde vit et s'ébat en son flanc,
Fruit du génie ;
Mais on oublie
L'immensité, le fond de l'Océan

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En ce palais, pour tous la vie est belle.
L'humble et le riche ont voulu l'étrenner.
Chacun sa place, en la grande nacelle.
C'est le printemps, vite il faut voyager.
On a goûté, le jour, de grands bonheurs.
C'est le repos. Plus de bruits, de clameurs.
La mer est douce
Comme une mousse,
Mais son grand sein cèle bien des horreurs.

3
Partout, ci-bas, une ligne sépare
Le dur malheur de la félicité.
Bientôt jouera la joyeuse fanfare,
Pour mieux cacher un seuil d'éternité.
Mais le Titan court au but. Le deuil suit
Et, malgré l'or, ses puissants, cette nuit
La glace passe
Faites lui place,
C'est la Nature, en elle, qui régit.

4
De ce joyeux et rapide voyage,
De cet altier et moderne Titan,
Que reste-t-il ? Un terrible naufrage
Et ses horreurs. Beaucoup de dévoûment.
Ordres et cris : Chaloupes à la mer !
Et chacun pense à l'être le plus cher.
Mon Dieu, ma mère !
Hélas ! que faire ?
Puis l'appel part aussi prompt que l'éclair.

5
Le fluide parle et le secours arrive.
Ils sont passés, les plus affreux moments.
Plus de Titan, mais bientôt sur la rive
Vont débarquer les femmes, les enfants ;
Et moins d'un tiers enfin arrive au port.
C'est trop payer de tribut à la mort.
Seize cents vies
Furent ravies
Par l'océan, pour l'amour du " record ".
































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