Écoutez le doux ronflement
Que fait entendre constamment
Dans la fabrique et dans l'usine
La Machine
Les jours font se suivre les jours
Sans arrêt elle fait toujours
La tâche qu'on lui détermine
La Machine
Le mouvement libre de tout frein
Elle murmure son refrain
Et rythme son chant en sourdine
La Machine
Elle fait aller ses grands bras
Membres d'acier, luisants et gras
Et sans fatigue elle turbine
La Machine
Le temps travailleur n'est plus fort
Elle fait l'oeuvre sans effort
Et jamais elle ne rechigne
La Machine
Matin et soir elle produit
Grâce au forçat qui la
conduit
Et que souvent elle assassine
La machine
Par elle le travailleur brisé
le pavé
Maudit en redressant l'échine
La machine
Lui brisant l'outil dans la main
Elle fera pour lui demain
Naître hélas, les temps
de famine
La machine
Le mouvement libre de tout frein
Elle murmure son refrain
Et rythme son chant en sourdine
La machine
Elle fait aller ses grands bras
Membres d'acier, luisants et gras
Et sans fatigue elle turbine
La machine
Non ? sans doute la meilleure
Et bien d'autres travailleurs
Dans la fabrique et dans l'usine
La machine
Produira produira toujours
Et l'on bénira tous les jours
Tous les biens qu'elle nous destine
La machine